Celui qui veut se reconforter de la misère
Doit se lever et entreprendre la route
Sur le Chemin de Saint-Jacques,
Il doit porter deux paires de souliers,
Une assiette et une bouteille.
Un chapeau à larges bords doit-il avoir
Et ne doit pas partir sans manteau
Bien garni et en cuir,
Pour supporter la neige, la pluie
Le vent et même la bruine.
Le sac et le bourdon l’accompagnent,
Il ment en disant qu’il s’est confessé
Confessé et expié !
Arrive au royaume des Francs
Il n’y trouve aucun curé allemand.
Un curé allemand désire-t-il ranconter
Ne sait-il où peut-il mourir
Ou bien laisser fuir sa vie :
S’il meurt au royaume des Francs,
On l’enterrera à côté du Chemin.
Nous parcourons ainsi le pays des Suisses,
On nous donne la bienvenue de Dieu
Et on nous donne de leur nourriture,
On nous installe bien et on nous réchauffe,
Et on nous montre le Chemin.
Nous parcourons ainsi le royaume des Francs,
Eux, qui sont des inconnus pour nous ses frères,
On doit trouver le réconfort de la misère :
Nous invoquons Le Seigneur et Saint-Jacques
Et notre chère Dame.
Dans le royaume des Francs il y a cinq montagnes,
Bien connues pour nous, les pèlerins
La première c’est Roncevaux,
Et le frère qui la traverse
Voit ses joues amaigrir.
Avec Saint-Jacques on pardonne peine et faute,
Le Seigneur nous soit favorable
Sur son trône le plus élévé !
Notre Seigneur doit récompenser
Celui qui sert Saint-Jacques.