«En faisant le Chemin de Saint Jaques, j’espérerais de devenir plus patiente face à certaines choses, d’apprendre sur le chemin de me contenter de peu et avoir le temps de réfléchir sur moi, au cheminement physiques devrait s’ajouter le cheminement intellectuel. Il me faudrait dépasser mes limites, ne pas me laisser décourager par un but qui semblerait trop lointain. L’aspect social m’intéresserait aussi, avoir l’opportunité de rencontrer des gens sans qu’il y ait un lien social indéfectible qui se crée, accepter de vivre et partager quelque chose ensemble un temps, sans pour autant forcément devenir amis une fois notre vie « normale » reprise. Et, en plus, je pourrais comprendre ce qu’est le fait d’être un pèlerin et peut être un peu mieux ce que peut signifier la foi catholique, moi qui n’ai pas été élevé dans le catholicisme. »
Valérie Guillemin, Paris
« J’avais une vision très idyllique du Chemin de Saint Jaques, j’imaginais un retour aux sources, à la nature sauvage, une vie d’ermite pendant quelques semaines. J’ai découvert maintenant les modalités d’un pèlerinage, avec ses rites, ses croyances, etc. Je voyais cela de manière beaucoup plus intime, alors que sur le Chemin, le pèlerin est sans cesse mêlé à d’autres voyageurs et je pense que cela rend la quête personnelle plus difficile. Je voulais le faire un été avec des amis, sur un petit bout et pour des raisons culturelles et sportives plus que pour des raisons spirituelles. Pour ma part, peu importe l’itinéraire, la marche un acte sportif mais qui comporte en soi une part de spiritualité : par l’effort physique, par la beauté des paysages, par le partage avec les personnes avec lesquelles on avance. Et c’est une situation qui est propice à la réflexion et à la méditation, grâce à la solitude et la nature. A présent que je sais qu’il y a autant de personnes qui empruntent le Chemin de Saint Jacques, je ne pense pas que je vais le faire ! Je choisirai une randonnée moins empruntée. »
Chalotte Weick, Alsace/Paris