Le carrefour d’Ostabat

La commune d’Ostabat-Asme (en basque : Izura-Asme « en bas de la hauteur rocheuse ») se trouve dans la région Aquitaine dans le département des Pyrénées-Atlantiques. Ce qui est particulier, c’est le fait que trois des chemins jacquaires s’y croisent. La via Touronensis (venant de Tours), la via Lemovicensis (venant de Vézelay) et la via Podiensis (venant du Puy-en-Velay). De plus, Ostabat est situé au pied des Pyrénées et, par voie de conséquence, c'est la dernière halte avant de les traverser.

 

 

La seule auberge restant à Ostabat, construite sur les fondations d’un ancien hôpital.
La seule auberge restant à Ostabat, construite sur les fondations d’un ancien hôpital.

 

Ostabat a été fondé au 10ème siècle sur le bord d’une voie romaine, qui mène de Bordeaux à Astorga en passant par Pampelune. Ostabat appartenait en ce temps-là au royaume de Navarre. Nous avons vu que trois des chemins jacquaires s’y réunissent. En raison de la mobilité limitée des pèlerins autrefois, contrairement à celle d’aujourd’hui, la position d’Ostabat était prédestinée à accueillir les pèlerins et à construire des demeures pour des pèlerins fatigués.

La traversée des Pyrénées à pied était à l'époque, de par sa difficulté, une entreprise incomparable aux trajets que l'on effectue aujourd’hui en voiture, en train, ou encore en avion. En conséquence, les pèlerins représentaient, en plus de l’agriculture y étant toujours établie, la source de revenus la plus importante pour les habitants d’Ostabat. Ainsi, on y trouvait par exemple en 1350 un hospice et environ vingt auberge pour plus de 5000 pèlerins.

Pendant son voyage, le pèlerin avait trois besoins essentiels et humains : des besoins alimentaires et sanitaires et une place pour dormir. Le statut de pèlerin lui permettait de recevoir de l’aide sur son chemin. Quelle qu'était la richesse des pèlerins, sur le chemin ils devenaient tous égaux et dépendaient ainsi des auberges et des hospices. Les auberges pouvaient être somptueuses, mais aussi très austères. À Saint-Jacques-de-l’Hôpital à Paris par exemple, tout le monde recevait un quart de pain, un petit pot de vin et un lit propre. Dans d’autres auberges, le pèlerin pouvait être heureux s’il y avait un toit et un peu d’eau.

On comprend l’importance des pèlerins pour Ostabat en examinant le développement démographique. En 1841, la population est de 630 habitants. Depuis, ce chiffre baisse continuellement et aujourd’hui Ostabat-Asme n’en compte plus que 203.

 


 

Point Info pour touristes qui détaille les raisons de la position périphérique de l’hôpital : elle empêchait des épidémies et elle évitait aux pèlerins de payer la douane.
Point Info pour touristes qui détaille les raisons de la position périphérique de l’hôpital : elle empêchait des épidémies et elle évitait aux pèlerins de payer la douane.

 

Une des raisons principales en est la mobilité du pèlerin moderne. Beaucoup de pèlerins n’effectuent qu’une partie du chemin et se fient aux moyens de transport rapides pour le reste, ce qui rend l’étape avant le franchissement des Pyrénées inutile. Pour cela, le nombre d’auberges, ainsi que le nombre d’habitants, est en baisse  Les logements se sont réduits à une auberge et quelques chambres d’hôtes. Les Basques trouvaient encore d’autres possibilités de tirer profit de la position favorable d’Ostabat. Pour instaurer un péage, ils ouvrirent aux pèlerins le Col de Cize qui était plus facile à franchir que le Col de Somport (du latin : summus portus: le col le plus élevé). Parfois, exiger ce péage ressemblait plutôt à de l’extorsion.

 


 

Vue panoramique d’Ostabat. On voit clairement la position périphérique de l’ancien hôpital, à droite.
Vue panoramique d’Ostabat. On voit clairement la position périphérique de l’ancien hôpital, à droite.

 

Le Guide du pèlerin de Saint-Jacques de Compostelle dit à ce propos: « Dans ce pays, il y a de mauvais péagers, à savoir auprès des ports de Cize, dans le bourg appelé Ostabat, à Saint- Jean et Saint-Michel-Pied-de-Port ; ils sont franchement à envoyer au diable. En effet, ils vont au-devant des pèlerins avec deux ou trois bâtons pour extorquer par la force un injuste tribut, et si quelque voyageur refuse de céder à leur demande et de donner de l’argent, ils le frappent à coups de bâton et lui arrachent la taxe en l’injuriant et le fouillant jusque dans ses culottes. »

 

Sprachen und Sprachpolitik entlang des Jakobsweges, Romanisches Seminar der CAU zu Kiel: 28.05.2013
Sprachen und Sprachpolitik entlang des Jakobsweges, Romanisches Seminar der CAU zu Kiel: 28.05.2013
EUROPA AUF DEN JAKOBSWEGEN            KIEL, LANDESHAUS: 22. 11. – 19. 12. 2011 | CENTRE CULTUREL FRANÇAIS, KIEL: 24.01. - 24.02.2012
EUROPA AUF DEN JAKOBSWEGEN KIEL, LANDESHAUS: 22. 11. – 19. 12. 2011 | CENTRE CULTUREL FRANÇAIS, KIEL: 24.01. - 24.02.2012
Congress Santiago (21./22.10.2011)
Congress Santiago (21./22.10.2011)