L’histoire de Bordeaux comprend une époque de 2300 ans et depuis 2007 le centre-ville historique est reconnu comme patrimoine mondial par l’UNESCO. Grâce à sa position unique, la ville a toujours profité d’un réseau mercantile extensif et est devenue le centre du commerce de vin. Voici les conseils d’un pèlerin de 1945:
Je te suggère d'aller vers Bordeaux où tu trouveras des échoppes à bon marché. Tu y demanderas l'aumône en cas de besoin, et l'on donne volontiers en ville le vin et le pain. Tu pourras y économiser ton argent, car tu devras payer beaucoup pour traverser sur l'eau [...] .
En plus de son importance économique, Bordeaux était toujours une étape de la Via Turonensis et les traces en sont visibles dans la ville moderne. Les coquilles qui se trouvent dans tout le centre-ville servent de guide et symbolisent la présence du culte de Saint-Jacques à Bordeaux.
En passant par la Rue Sainte-Cathérine, on arrive dans la Rue Saint-James, où il y a une plaque commémorant Simon Millanges.
Ici se tenait l'atelier de Simon Millanges, célèbre imprimeur ordinaire du roi qui, en 1580, publie la première édition des Essais de Montaigne.
Montaigne (1533-1592) était maire de Bordeaux et son grand-père Ramon Eyquem de Bordeaux avait fait le pèlerinage sur la Via Turonensis. Ses Essays traitent de la littérature, de la philosophie, de la bienséance et de l’éducation.
La basilique Saint-Seurin, bâtie au sixième siècle, est le plus ancien lieu chrétien de Bordeaux qui existe encore. Elle fait partie du patrimoine de l’UNESCO depuis 1999 et elle tient son nom de l’évèque bordelais Saint Seurin :
Saint Seurin (Severinus) était évêque de Bordeaux vers 410-420; une abbaye s'éleva à Bordeaux sous son vocable, d'abord desservie par des Bénédictins, puis par des chanoines réguliers; l'église actuelle a des parties des XIe et XIIe siècles.
À Saint-Seurin se trouvent aujourd’hui les reliques du patron de l’église, aussi bien que l’olifant de Roland que Charlemagne aurait apporté ici (Bottineau 1958:105).
À Saint-Seurin se trouve un grand nombre de pierres tombales décorées avec la coquille et le bâton du pèlerin.
Le vitrail du XIXème siècle illustre la chanson de Roland.
«La cathédrale de Bordeaux est liée au pèlerinage historiquement et architecturalement» (Péricard-Méa 2010:81). La chapelle Sainte-Anne (l’ancienne cathédrale Saint-James) contient une peinture murale importante. L’église qui fait partie du patrimoine mondial de l’UNESCO.
« Comme une porte pour entrer d'une place à une autre, où est une cloche qui se sonne pour les affaires de la ville » écrit Guillaume Manier dans son témoignage de 1726-1727. La Grosse Cloche, située dans la Rue de Saint-James, est en effet l’ancienne tour de la mairie qui était aussi une des portes de la ville. Elle doit son nom à l’énorme cloche installée en 1775 qui pèse près de huit tonnes.
« En 1574, l’hôpital Saint-Jacques de Bordeaux s’ouvre par une porte où l’on voit ordinairement l’hospitalité » (Péricard-Méa 2000 :166). Après être arrivés à Bordeaux, les pèlerins franchissaient la Rue de Saint-Jacques pour chercher refuge à l’hôpital Saint-Jacques dans la Rue de Mirail au centre de la ville. L’institution datant du XIIème siècle n’était pas seulement une auberge pour les pèlerins, mais aussi un hôpital pour les pauvres de la ville, dont beaucoup d’enfants. Jusqu’au XVIème siècle, elle était une des étapes les plus fréquentées du chemin. Guillaume Manier écrit que l’on y recevait « chacun une chopine de bon vin, une livre de pain et [on était] bien couché ».
Aujourd’hui, rien n’en reste dans la Rue de Mirail. Les catacombes se effondrées en 2001. Miraculeusement, une sculpture de Saint-Jacques sur un trône est restée intacte.